Peur du changement : C’est quoi le courage ?
Dans un article précédent, je parlais des petites lignes invisibles entre la fin d’un chapitre et le début d’un nouveau. Il est vrai qu’être lancé comme cela dans le vide fait peur, surtout lorsque l’on voit apparaître les premiers mots du chapitre suivant…
Petit traité sur le courage
C’est à ce moment-là qu’il est important d’évaluer le courage que l’on porte en soi. “Le courage n’est pas l’absence de peur mais le fait d’oser malgré la peur”. Cette définition, bien que juste, n'est pas à confondre avec la témérité.
Selon le Robert, la témérité se définit comme une “disposition à oser, à entreprendre sans réflexion ou sans prudence”. Le Larousse, quant à lui, le voit comme une “hardiesse inconsidérée qui conduit à commettre des actes aux conséquences graves”. Cette définition m’a fait rire.
Comme nous pouvons le voir, la frontière entre courage et témérité est bien mince. La différence fondamentale est le fait de réfléchir, de préparer l’avenir, d’évaluer les conséquences de ses choix et de ses actes. Bien entendu, lorsque l’on vit un changement “forcé” tel qu’une rupture ou une perte d’emploi, il est facile de s’imaginer impuissant face aux événements. Néanmoins, même s'il se sent les pieds et mains liés, l’être humain a toujours une carte en sa possession : le choix de sa réaction.
Choisir comment réagir face aux événements qui nous incombent est l’une de nos plus grandes, voire l’une de nos seules et réelles libertés accordées. Comme dit l’adage, chaque action entraîne une réaction. Ainsi, comment nous choisissons d’avancer est important alors autant le faire avec une vision réfléchie et prudente, soit avec courage plutôt qu’avec témérité. Par ailleurs, ne pas réagir est aussi une forme de réaction puisque cela a aussi des conséquences.
J’ai longtemps cru être courageuse, aussi parce que l’on m’a souvent attribué cette qualité. Mais lorsque je regarde en arrière, je vois davantage de témérité que de courage. Il faut dire que l’improvisation, ça me connait ! Je me suis souvent sentie bloquée, comme si un épais brouillard barrait le chemin de mon avenir. Je ne savais où aller, où il fallait aller. J’étais perdue. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me pencher sur la véritable signification du courage et sur la façon dont il pouvait se formuler concrètement.
Après des années d’errance, un début de réponse me vint par le biais d’un mot touchant que mon compagnon me dit : “Mais pourquoi tu joues un rôle ? Tu n’as pas besoin d’être une autre personne. Je suis persuadé que tu réussiras si tu te montres telle que tu es vraiment. Tu te suffis à toi-même.”
Oser briller de qui l’on est vraiment
Alors que je prônais le fait d’oser être soi pendant toutes ces années, je compris que ce conseil m’était davantage destiné, moi qui cherchait toujours à faire plaisir aux autres dans l’espoir qu’ils m’acceptent. Je m’étais construit une image de moi faussée, faussée par la peur et par l’ego. Alors qu’elle était, à première vue, extérieure, la peur du changement se retrouvait davantage être une peur intérieure. Et si le courage, finalement, c’était d’oser affronter ses dragons intérieurs pour enfin briller de qui l’on est vraiment à l’extérieur ? Accepter le changement ne serait-il pas d’oser devenir soi-même ?
Reste plus qu’à découvrir qui nous sommes réellement… Je suis persuadée que l’on se rencontre et que l’on se découvre toute sa vie. La quête de soi serait donc éternelle. A nous d’éclairer notre chemin et celui des autres en osant briller de qui l’on est aujourd’hui. La lumière évoluera ainsi au fil du temps, en même temps que notre compréhension de nous-même.