De l’envie de s’évader

La mer. La plage. La campagne. L’ailleurs.

Cela fait un bon bout de temps que j’avais envie de m’évader. Mais alors que mes vacances me plongeaient de plus en plus dans le quotidien d’une vie calme et douce, je commençais à me demander si ce n’était pas de moi-même que je souhaitais m’évader.

J’aime cette femme détendue, tranquille, souriante, qui prend le temps de dessiner, de feuilleter des magazines, de se poser pour admirer le paysage, de jouer avec son chéri, de se reposer, d’exister, de vivre. Pourquoi je ne sais pas faire cela chez moi ? Pourquoi je sens cette oppression à la maison ? Pourquoi je ne me permets pas ces moments une fois rentrée chez moi ?

L’année passée a été difficile. Je sentais un changement s’opérer en moi. Un grand ménage s’est fait autour de moi. Je me suis perdue pour mieux me trouver. Et ce changement dont j’avais si peur s’est révélé déjà passé, intérieur. Et alors que je parcours ces beaux rivages bretons et charentais, je rêve désormais que ce changement se concrétise à l’extérieur.

Partir. Oui, mais pour aller où ?

Où que j’aille j’y serai. Ne serait-il pas plus simple de se changer soi-même, de faire la paix avec soi ; puis de quitter ? L’herbe est toujours plus verte ailleurs. Je pense que l’herbe est plus verte si on l’entretient. Mon herbe sera verte où que j’aille, du moment que je m’y attèle.

Alors, oui, je songe toujours à quitter, à partir. Mais j’y laisserai mon passé, mes peurs, dans cet espace fui, pour ne garder que le présent avec moi et faire fleurir mon futur sur cette herbe désormais nourrie.

En réalité, j’avais besoin de m’évader, de rencontrer de nouveaux paysages, d’admirer d’autres merveilles, de découvrir des âmes nouvelles, des créativités inspirantes. Ce voyage m’a nourri d’espérance et de rêves à réaliser. Je me sens prête à avancer, à faire le saut de l’ange, à bousculer mon être et mon quotidien.

Je peux tout affronter, assurément.

Malgré les déceptions et les deuils passés, je me sais aimée et soutenue. Car ce n’est plus la mort (symbolique) qui est devant moi, mais la vie.

La vie et la mort ne sont que les deux facettes d’une pièce qui se nomme “Changement”. La vie n’est qu’une perpétuelle évolution. Au lieu de la combattre, il suffit de l’embrasser, de l’enlacer tel un amour qu’on ne veut laisser filer.

Telle la mer, la vie nous afflige de ces vagues pour que de rocher abrupte, nous devenions un doux grain de sable doré. Alors qu’attendons-nous pour nous laisser porter par ces vagues ?

Laissons-nous bercer par sa douce mélodie. Dieu seul sait qui nous deviendrons. Une autre version de nous-même, assurément.

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